Vous me revoyez donc d’un œil bien différent ?
Mon amitié pour vous ne s’est point affoiblie.
Puis-je me consoler, quand moi-même je crains
De vous plonger bientôt dans les plus grands chagrins.
Je n’en prends jamais pour mon compte ;
Je n’ai que ceux de mes amis.
Ma femme, & j’en rougis de honte,
Me veut faire manquer à ce que j’ai promis.
Éprise, pour son fils, d’une amitié trop tendre,
Elle pense à lui seul, & ne veut point de gendre.
Je le sçavois déjà. Je vous dirai de plus,
Que je vous rends votre promesse.
Vous croyez que ma femme en sera la maîtresse ?
N’ayez point, là-dessus, de débats superflus.
Par une autre raison qui n’est pas moins contraire,
Ce mariage-là n’auroit pas pû se faire.
Mon fils, à ce sujet, implore ma pitié.
Il aime éperdûment une jeune personne
Digne de sa tendresse & de mon amitié.
Il a donc votre aveu ?