Ah ! si c’est pour Argant, le sort en est jetté.
Que veut-elle ? quelle est cette grace si grande ?
C’est l’hymen de son fils, tel qu’il est projetté.
Marianne, est-ce à toi d’appuyer sa demande ?
À qui donc ? Pour tous deux, j’implore vos bontés.
C’est l’établissement le plus considérable…
Vous la désespérez, si vous n’y consentez ;
C’est faire à votre fils un tort irréparable.
Prétendre que son fils soit le seul possesseur
Et l’unique héritier de toute sa fortune !
Et ma fille ?
Est-il vrai que vous en ayez une ?
Oui. Si le frere a tout, que deviendra la sœur ?
Loin de prendre parti pour elle,
Je te vois la premiere à la persécuter.
Moi, je ne lui veux point de mal ; & si mon zele…
Mais, tiens : pour me résoudre, & pour m’exécuter,
Je m’en rapporte à toi. Tu sçais ce qu’on propose ;
Supposé que tu sois cet enfant malheureux
À qui sa mere apprête un sort si rigoureux,