Qu’il m’est doux de me voir entre des bras si chers !
Pardonnez-moi tous deux, & partagez ma joie.
Dans la félicité que le Ciel me renvoye,
Je retrouve au-delà de tout ce que je perds.
Vous me pardonnez donc cette ruse innocente !
Si je vous la pardonne ! Elle fait mon bonheur.
Nous en voilà pourtant venus à notre honneur !
Ma femme, il faut aussi que mon fils s’en ressente.
Sous le poids de sa faute il paroît abbattu.
Je crois, pour l’avenir, qu’on peut tout s’en promettre.
Il n’oseroit paroître. Ah ! daignez lui permettre
De venir à vos pieds reprendre sa vertu.
Je ne puis.
Unir ma foible voix à celle de mon pere ?
Pour qui réservez-vous un généreux pardon ?
Me refuserez-vous une premiere grace ?
L’ingratitude la plus basse
Mérite un entier abandon.
(à Doligni pere.)
Appellez votre fils ; qu’il vienne en diligence.
(Doligni va pour faire avancer son fils.)