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Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 3.djvu/129

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Mais je veux lui parler ; &, si ma remontrance
Est sans succès, j’irai jusques à la défense.

La Gouvernante.

Elle ne servira que d’un attrait de plus.

La Baronne.

Veillez-la de plus près encor.

La Gouvernante.

Veillez-la de plus près encor.Soins superflus !
Contre deux cœurs unis que sert la vigilance ?
(Elle se jette à ses pieds.)
J’embrasse vos genoux.

la Baronne, à part.

J’embrasse vos genoux.Faisons-nous violence.

La Gouvernante.

Éloignez Angélique, ôtez-la de ces lieux.
Ah ! voulez-vous la voir se perdre sous vos yeux ?

La Baronne.

C’en est trop ; laissez-moi, je vous demande grace.
Tant de vivacité m’importune & me lasse.

La Gouvernante.

(En se relevant.)  (En s’en allant.)
Eh ! puis-je en mettre moins ? Allons cacher mes pleurs.
Ah ! Ciel, daigne empêcher le plus grand des malheurs !