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Page:Œuvres de monsieur Nivelle de La Chaussée, 1762, tome 3.djvu/133

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Scène II.

ANGÉLIQUE, SAINVILLE.
Sainville.

Nous nous étions promis qu’une ombre salutaire
De nos vœux mutuels couvriroit le mystere :
Cependant vous voyez que tout est découvert.
Vous puis-je, à ce sujet, parler à cœur ouvert ?

Angélique.

Hélas ! Vous le pouvez ; je répondrai de même.
Que vois-je dans vos yeux ?

Sainville.

Que vois-je dans vos yeux ?Mon désespoir extrême.

Angélique.

D’où vient ?

Sainville.

D’où vient ?Je suis perdu.

Angélique.

D’où vient ?Je suis perdu.Vous ! Quel trouble est le mien !

Sainville.

On pourroit me sauver ; mais vous n’en ferez rien.
Vous savez que l’amour nous a faits l’un pour l’autre.

Angélique.

Eh ! bien ?

Sainville.

Eh ! bien ?Vous trahirez & son choix, & le vôtre.