Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/238

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Si mon héros demandoit davantage

Que d’être amant, d’être joueur et sage.

Vous l’entendez sans qu’on la nomme,
Celle que je veux dire en disant la beauté ;
Jamais expression n’eut moins d’obscurité ;
C’est l’honneur de la France et la gloire de Rome.
La beauté qu’avec tant de soin
Jadis la nature a formée,
Eut pour résister au besoin,
Lorsqu’elle seroit alarmée,
Une raison exquise et par tout estimée :
Tout philosophe en seroit le témoin ;
Du plus savant et du plus sage,
Cette raison confondroit le discours,
Mais elle trahit son usage
En faisant naître nos amours.
Au parti des appas l’infidèle s’engage,
Plaît comme eux et charme toujours.

Pour l’illustre Mademoiselle5,
Vertueuse et spirituelle
(Concert que l’on voit rarement),
Elle fait mon étonnement.
Son jeu n’est pas une foiblesse ;
Par le moyen du paroli,
Elle sauve le cœur d’une folle tendresse
Dont il pourrait être rempli,
Et l’âme, de l’ennui d’une longue sagesse.
Le pauvre corps enseveli
Dans sa vertueuse paresse,
Descendroit promptement au noir fleuve d’oubli,


5. Mlle de Beverweert.