Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/240

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semblable, quand vous ne me voyez pas ; c’est ce que je ne comprends point.

Je ne disputerai point de capacité avec M. de Bonrepaux : qu’il ne dispute pas aussi de zèle et de soin avec moi, sur ce qui vous regarde. Vous me reprochez comme un crime ma dissipation ; j’ai vu deux ou trois fois Mme de la Perrine, encore étoit-ce ailleurs que chez elle : mais elle chante bien. Je vois Baillon ; il joue bien du clavecin : je vois bien des réfugiés qui savent beaucoup ; je joue avec mylord Cassel aux échecs ; je le gagne. À mon âge on ne peut être nulle part si désavantageusement que chez soi-même. Il faut nous faire des amusements, qui nous dérobent, pour ainsi dire, à nos tristes imaginations.

Au reste, Madame, ma discrétion est toujours la même, avec un attachement inviolable au gouvernement présent des pays où je vis. Je suis si peu de chose, qu’il n’importe à personne de savoir mes sentiments. Vous m’obligez à parler de moi : je ne saurois parler de vous que je ne vous loue, et dans l’humeur où vous êtes contre moi, vous seriez peut-être offensée de mes louanges. Le sérieux dure trop, l’enjouement vous déplairoit.

Je dînai hier à Parson-Green avec M. Villiers. Sa maison se pourroit dire une maison enchantée, n’étoit qu’on y boit et qu’on y mange fort