Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/278

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noit un arrêt sur mon pauvre corps3. Pour prévenir donc pareils accidents, je déclare en termes exprès que je veux être enterré dans la tente de milord Roscommon4. Il me souvient d’avoir été à la guerre, et je serai bien aise que mon tombeau ait un air militaire. Mais ce n’est pas la première et la véritable raison qui m’oblige à choisir ce lieu-là : c’est pour être en vue du Petit Palais ; et toutes les fois qu’on y jouera, la Reine est suppliée de dire les vers qui suivent, et que j’ai composés, comme une espèce d’épitaphe :

« Celui dont nous plaignons le sort
N’a pas dû voir la gloire de l’Olympe ;
Mais je pense qu’après sa mort
Il ne souffre pas tant comme il souffroit à Grimpe,
Lorsque Duras et moi lui faisions tant de tort.
Je lui faisois mille injustices,
Je lui faisois mille malices,
Et, malgre tout ce grand tourment,
Il perdoit assez noblement.
S’il ne me plaisoit pas, il tâchoit de me plaire ;
Que la tombe lui soit légère !
Je souhaite que ses vieux os,
Trouvent un assez bon repos. »



3. Voy. le plaidoyer de Patru, pour la veuve et les enfants de Doublet, etc.

4. Milord Roscommon, colonel d’infanterie, devant passer en Irlande avec son régiment, avoit fait tendre sa tente dans le parc de Saint-James, assez près de la maison de Mme Mazarin, qu’on appeloit le petit palais.