Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/294

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dence d’avoir fait la fille3 veuve, plutôt que la mère. C’est assez parlé de la longe et de ses suites ; il faut quelques vers, sur les petits poissons de M. le duc de Saint-Albans.

Un jeune duc, de sa grâce,
Craignant que je ne manquasse
De rime à vos carpillons,
M’envoya des perchillons.
Ils étoient bons pour la rime :
Poëte, je les estime :
Pour un Côteau4 délicat,
C’étoit un fort méchant plat.
Ce duc, pêchant à la ligne,
Par une froidure insigne,
Lui-même les avoit pris ;
Sa peine faisoit leur prix :
Mais tels qu’il me les envoie,
Je les reçois avec joie ;
Toujours sensible à l’honneur
Qu’il fait à son serviteur.



3. La marquise de Bellefond, deuxième fille de Mme Mazarin, venoit de perdre son mari.

4. Allusion à l’ordre des Côteaux, dont Saint-Évremond avoit jadis fait partie, en France. Voy. notre Histoire de Saint-Évremond, ch. V, p. lxxxviii, où il est parlé du Veau de rivière.