Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/357

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J’ai vu, dis-je, le temps qu’Iris goûtoit encor,
Non cet encens commun dont le Parnasse abonde :
Il fut toujours, au sentiment d’Iris,
D’une odeur importune ou plate ;
Mais la louange délicate
Avoit auprès d’elle son prix.
Elle traite aujourd’hui cet art de bagatelle ;
Il l’endort, et s’il faut parler de bonne foi,
L’éloge et les vers sont pour elle
Ce que maints sermons sont pour moi.
J’eusse pu m’exprimer de quelque autre manière,
Mais puisque me voilà tombé sur la matière,
Quand le discours est froid, dormez-vous pas aussi ?
Tout homme sage en use ainsi ;
Quarante beaux esprits3 certifieront ceci :
Nous sommes tout autant, qui dormons comme d’autres
Aux ouvrages d’autrui, quelquefois même aux nôtres.
Que cela soit dit entre nous.
Passons sur cet endroit ; si j’étendois la chose,
Je vous endormirois, et ma lettre pour vous
Deviendroit, en vers comme en prose,

Ce que maints sermons sont pour tous.

J’en demeurerai donc là pour ce qui regarde la dame qui vous écrivit, il y a huit jours. Je reviens à Mme Hervart, dont je voudrois bien aussi vous écrire quelque chose en vers. Pour cela, il lui faut donner un nom de Parnasse. Comme j’y suis le parrain de plusieurs belles, je veux et entends qu’à l’avenir Mme Hervart


3. Messieurs de l’Académie françoise.