Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/378

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

À votre prose, et galante et polie.
Deux déités par leurs charmes divers,
Ont d’agréments votre lettre remplie :
Si celle-ci n’est autant accomplie,
Nul ne s’en doit étonner à mon sens ;
Le mal me tient, Hortense vous amuse.
Cette déesse, outre tous vos talents,
Vous est encore une dixième Muse :

Les neuf m’ont dit adieu jusqu’au printemps.

Voilà, monsieur, ce qui m’a empêché de vous remercier aussitôt que je le devois de l’honneur que vous m’avez fait de m’écrire. Moins je méritois une lettre si obligeante, plus j’en dois être reconnaissant. Vous me louez de mes vers et de ma morale, et cela de si bonne grâce, que la morale a fort à souffrir, je veux dire la modestie.

L’éloge qui vient de vous,
Est glorieux et bien doux :
Tout le monde vous propose
Pour modèle aux bons auteurs ;
Vos beaux ouvrages sont cause,
Que j’ai su plaire aux neufs Sœurs :
Cause en partie, et non toute,
Car vous voulez bien sans doute,
Que j’y joigne les écrits
D’aucuns de nos beaux esprits.
J’ai profité dans Voiture,
Et Marot par sa lecture
M’a fort aidé, j’en conviens :
Je ne sais qui fut son maître ;