Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/404

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Monsieur Bernier, le plus joli philosophe que j’ai connu1 : (joli philosophe ne se dit guère ; mais sa figure, sa taille, sa manière, sa conversation, l’ont rendu digne de cette épithète-là), M. Bernier, en parlant de la mortification des sens, me dit un jour : « Je vais vous faire une confidence que je ne ferois pas à Mme de la Sablière, à Mlle de Lenclos même, que je tiens d’un ordre supérieur ; je vous dirai en confidence que l’Abstinence des plaisirs me paraît un grand péché. » Je fus surpris de la nouveauté du système : il ne laissa pas de faire quelque impression sur moi. S’il eût continué son discours, peut-être m’auroit-il fait goûter sa doctrine. Continuez-moi votre amitié, qui n’a jamais été altérée : ce qui est rare dans un aussi long commerce que le nôtre.


1. Voy. ce que nous en avons dit, dans l’histoire de Saint-Évremond.