Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/50

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Petitement, pour me suffire.
Je sais ce que prescrit la loi ;
Au prochain je ne veux plus nuire,
À moins qu’il ne me nuise, à moi ;
Sur l’incontinence, je croi
Que l’on n’a plus rien à me dire
Dévot, sans jeûner, ni médire,
Je le suis ; je l’ai dit au roi,

Et n’ai garde de m’en dédire.




XV.

RÉPONSE DE SAINT-ÉVREMOND AU COMTE DE GRAMMONT.

J’ai appris avec beaucoup de douleur votre seconde mort, et avec beaucoup de joie votre seconde résurrection. J’écris toujours à mon héros d’un style poétique ; je vous dirai donc, en poëte, que vous avez trouve un gué au Cocyte, que vous passez, et repassez, avec plus de facilité que je ne ferois un ruisseau. La difficulté que j’aurois à revenir de l’autre monde me tient attaché, autant que je puis, à celui-ci.

Heureux qui, de bonne heure, a pu songer aux cieux !
C’est là qu’on peut trouver la félicité sûre,
Le bien toujours égal et toujours précieux.
Je trouve cependant une chose assez dure ;