Page:Œuvres mêlées 1865 III.djvu/81

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blime. Cependant je déplore le malheur de cet auteur d’avoir si dignement travaillé sur un sujet qui ne peut souffrir une représentation agréable. En effet, l’idée de Narcisse, d’Agrippine et de Néron ; l’idée, dis-je, si noire et si horrible qu’on se fait de leurs crimes, ne sauroit s’effacer de la mémoire du spectateur ; et quelques efforts qu’il fasse pour se défaire de la pensée de leurs cruautés, l’horreur qu’il s’en forme détruit en quelque manière la pièce.

Je ne désespère pas de ce nouveau génie, puisque la dissertation sur l’Alexandre l’a corrigé. Pour les caractères qu’il a merveilleusement représentés dans le Britannicus, il seroit à souhaiter qu’il fût toujours aussi docile. L’on pourroit attendre de lui qu’il appvocheroit un jour d’assez près M. de Corneille[1].

  1. Des Maizeaux a supprimé ce dernier alinéa, dans toutes ses éditions. La confiance que m’inspire Raguenet, pour ces lettres de M. de Lionne, m’engage à rétablir les lignes supprimées.