retirer Mlle de la Vallière disgraciée, sinon dans un couvent ? Ces femmes, immortelles par leurs amours et par leur pénitence, trahies par leur passion, comme Pascal l’avoit été par sa raison, n’ont trouvé que dans le cloître une planche de salut et de repos. Le couvent assuroit non-seulement un asile aux cœurs trompés, mais encore une situation sociale à celles qui n’en avoient plus dans le monde. Les femmes philosophes ont simplement rectifie leur conduite ; le repentir marque le retour de la chrétienne à la régularité.
Saint-Évremond ne conseille ni l’entraînement de la passion, ni le repentir du couvent, encore moins la sagesse absolue. C’est un éclectique de morale. Il écrivoit à Mlle de Kéroualle, qui en a bien fait son profit : « J’ai vu des voluptueuses au désespoir du mépris où elles étaient tombées ; j’ai vu des prudes gémir de leur vertu : leur cœur, gêné de leur sagesse, cherchoit à se soulager par des soupirs du secret tourment de n’oser aimer. Enfin, j’ai vu les unes pousser des regrets vers l’estime qu’elles avoient perdue ;… j’ai vu les autres pousser des désirs vers les voluptés qu’elles n’osoient prendre. Heureuse qui peut se conduire discrètement, sans gêner ses inclinations ! car, s’il y a de la honte à aimer sans retenue, il y a bien de la peine à passer sa vie sans amour… » La conclusion qu’en a tirée la jeune et belle Bretonne est connue de tout le monde. À une autre duchesse, Saint-Évremond écrivoit : « L’amour ne fait pas de tort à la réputation des dames : c’est le peu de mérite des amants qui les déshonore. » Maxime profondément vraie, dans l’usage du monde de ce temps, mais dont l’expression