Page:Œuvres mêlées 1865 Tome I.djvu/53

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Par l’épithète alors je me rendis fameux.
Alors le Mont Olympe à son pied sablonneux ;
Alors, hideux, terrible, affreux, épouvantable,
Firent dans nos écrits un effet admirable.
Divin père du jour, qui maintiens l’univers,

Redonne-moi l’ardeur, qui fit faire ces vers !

Le teint qui paroit sur sa face,
Est plus uni que n’est la glace,
Plus clair que le ciel cristallin.
Où trouver un pinceau qui touche
Les charmes de sa belle bouche,
Et l’honneur du nez aquilin ?

Cette comparaison me semble assez bien prise.
Il n’est rien plus uni qu’un cristal de Venise ;
Et les cieux qui ne sont formés d’aucun métal,
Pourroient, à mon avis, être faits de cristal.
Aquilin ne vient pas fort souvent en usage,
Mais il convient au nez du plus parfait visage :
Tous les peintres fameux veulent qu’un nez soit tel.
Oublier aquilin est un péché mortel.

Chacun admire en ce visage,
La lumière de deux soleils :
Si la nature eût été sage,
Le ciel en auroit deux pareils.

Ainsi peignoient les Grecs des beautés achevées
De l’injure des ans par leurs écrits sauvées.
Je n’ai fait que vingt vers, mais tous vers raisonnés,
Magnifiques, pompeux, justes et bien tournés.
Par un secret de l’art, d’une grande Déesse,
J’oppose les appas à ceux de ma Comtesse ;
Et des charmes divins, dans l’opposition,
————–Je fais voir la confusion.


ments, dans les salons de Paris, et surtout à l’hôtel de Longueville où Saint-Évremond a pu les entendre. Il est plus probable que ces vers ont été ajoutés, en 1680, après la publication de la Pucelle.