l’édition de 1650. Si M. Quérard n’a pas vu, de ses yeux, l’édition de 1646, d’après quels renseignements a-t-il rédigé une note si catégorique ? Je l’ignore. Ce qui est certain, c’est que M. Quérard imprimoit le 8e volume de la France littéraire, en 1836, et que M. Brunet réimprimant la lettre S, de son Manuel, en 1863, n’en a pas moins persisté à donner la date de 1650, comme celle de l’édition originale. Plus d’une fois ce dernier petit volume de 72 pages m’est tombé entre les mains ; je n’ai jamais vu l’édition de 1646. La date de 1643, n’est contestée par personne, comme date véritable de la composition.
Une question plus importante est celle de savoir si Saint-Évremond est l’auteur de cette satire spirituelle, qui lui est généralement attribuée. Pour la pièce, telle qu’elle fut imprimée en 1650, et telle qu’elle est reproduite, à la suite du Pellisson de M. Livet, il est certain que Saint-Évremond l’a désavouée. Indépendamment des corrections et réductions qu’il a indiquées, vers 1680, sur un exemplaire appartenant à Mme de Mazarin, et de ce qu’il a dit à Des Maizeaux à ce sujet, nous avons de Bayle un témoignage qui a échappé aux biographes de Saint-Évremond. Bayle écrivant à La Monnoye, au mois d’août 1698, lui disoit : J’ai fait consulter M. de Saint-Évremond, touchant la Comédie des académistes, dont j’ai un exemplaire depuis longtemps ; il a répondu qu’il fit cette pièce étant au collège. Évidemment, la réponse de Saint-Évremond avoit été mal rendue à Bayle, à moins de supposer que Saint-Évremond eût complètement perdu la mémoire ; car Saint-Évremond avoit quitté