terné, au simple point de vue du grand art d’écrire. Ainsi, à tout prendre, le grand seigneur est demeuré le maître, en fait d’esprit, dans la société du dix-septième siècle. Un autre genre de supériorité lui assuroit alors une influence dominante : je veux parler de la conversation, et de l’esprit de salon.
Avec le seizième siècle, finit, à vrai dire, la vie de château, et commence la vie de salon. L’idée de la société même, c’est-à-dire du commerce du monde, par l’échange des idées, la politesse de l’esprit et des manières, se produit, au début du dix-septième siècle. Pendant les guerres civiles, l’ancienne noblesse Françoise s’étoit passionnée tout à la fois pour la discussion religieuse, et pour l’antiquité classique : l’une provoquée par la réforme, l’autre remise en nouveauté par la découverte de l’imprimerie. Dans cette participation vive et profonde à la discussion religieuse, et à la culture littéraire, la noblesse avoit acquis une finesse d’esprit, autrefois inconnue dans la vie féodale. Les gentilshommes de ce temps tiennent la plupart, d’une main aussi ferme, la plume que l’épée. Voyez Montluc, d’Aubigné, Brantôme et Sully. D’un autre côté, la vénalité des offices avoit changé la haute bourgeoisie, née du barreau et du négoce, en aristocratie parlementaire. La réputation d’avocat, acquise au parlement, conduisoit, alors, aux plus grandes charges de l’État. En outre, la centralisation monarchique avoit fait naître la spéculation financière. De là venoit une notabilité d’ordre nouveau, composée de parvenus par la fortune et les emplois, qui rivalisoit d’intelligence et de dis-