Page:Œuvres mêlées 1865 Tome I.djvu/82

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étoient les couvents, que l’on comptoit par centaines, dans Paris ; ils possédoient des terrains considérables qu’ils songèrent de bonne heure à couvrir de constructions pour locataires. Nous voyons les Augustins en discussion avec Henri IV, au sujet des rues Dauphine et d’Anjou, nouvellement percées, et qui changeoient les points de vue de leurs terrains à bâtir. Les carmes déchaussés ont bâti une partie de la rue de Vaugirard et des rues environnantes, où ils avoient, au dernier siècle, pour plus de cent mille livres de rente en loyers de maisons. Si l’on en croit Saint-Foix, le total des loyers des maisons de Paris se montait à la somme de 312 000 livres, sous François Ier. Au témoignage de Germain Brice, il étoit de 20 millions, au commencement du dix-huitième siècle. On avoit alors un petit hôtel, à porte cochère, pour 2000 livres de loyer annuel. Les loyers des maisons avoient beaucoup augmenté après la Fronde.

La circulation en voiture étoit impossible à Paris, dans la plupart des rues du seizième siècle. La chaise à porteurs n’y a même pénétré qu’au siècle suivant. La mule, le pied du marcheur, étaient les moyens de locomotion les plus usuels. On offroit la croupe de sa mule ou de son cheval, comme aujourd’hui on offre une place dans sa voiture. Mais, au dix-septième siècle, si au milieu de la cour du Palais, on voyoit encore le montoir de Messieurs les conseillers, il est certain qu’on n’en usoit plus. À cette époque, le docteur médecin voyage bien en mule dans Paris ; mais l’avocat ne se rend plus à pied et en robe au palais, suivi du cortège de ses clients ; le nombre des carrosses est devenu si con-