Page:Œuvres mêlées 1865 Tome II.djvu/201

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considérations qu’eurent leurs pères, pour quitter l’ancienne rigueur dans la punition des citoyens : sur les dangereuses conséquences qui s’ensuivroient, si une ordonnance si sage étoit violée ?

Le même César, en ses Commentaires, ne perd jamais l’occasion de parler des mœurs, des coutumes et de la religion des Gaulois. Tacite n’est peut-être que trop rempli d’accusations, de défenses, de lois et de jugements. Quinte Curce, dans une histoire composée pour plaire plus que pour instruire, met à la bouche d’Alexandre les lois des Macédoniens, pour répondre aux reproches d’Hermolaüs, qui avoit conspiré contre sa vie. Cet Alexandre, qui semble n’avoir connu d’autres lois que ses volontés, dans la conquête du monde ; cet Alexandre ne dédaigne pas de s’appuyer de l’autorité des lois, pour avoir fait donner le fouet à un jeune garçon, lorsqu’il est le maître de l’univers.

Comme il n’y a point de peuple qui n’ait à se garantir des violences étrangères, quand il est foible, ou à rendre sa condition plus glorieuse par des conquêtes, quand il est puissant ; comme il n’y en a point qui ne doive assurer son repos par la constitution d’un bon gouvernement, et la tranquillité de sa conscience par les sentiments de sa religion ; aussi n’y a-t-il