Page:Œuvres mêlées 1865 Tome II.djvu/261

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d’hui que vous les avez méprisées. Si vous aviez lu les histoires les plus communes, vous sauriez que sa conduite n’est pas sans exemple. Charles-Quint n’a pas été moins admirable par la renonciation de ses États, que par ses conquêtes. Dioclétien n’a-t-il pas quitté l’Empire, et Sylla le pouvoir souverain ? Mais toutes ces choses vous sont inconnues ; et c’est folie de disputer avec un ignorant. Au reste, où me trouverez-vous un homme extraordinaire, qui n’ait eu des lumières et des connoissances acquises ? »

À commencer par Monsieur le Prince, il alla jusqu’à César, de César au grand Alexandre : et l’affaire eût été plus loin, si le Commandeur ne l’eût interrompu avec tant d’impétuosité, qu’il fut contraint de se taire. « Vous nous en contez bien, dit-il, avec votre César et votre Alexandre. Je ne sais s’ils étoient savants ou ignorants ; il ne m’importe gueres. Mais je sais que, de mon temps, on ne faisait étudier les gentilshommes que pour être d’Église ; encore se contentoient-ils le plus souvent du latin de leur bréviaire. Ceux qu’on destinait à la cour ou à l’armée allaient honnêtement à l’Académie. Ils apprenaient à monter à cheval, à danser, à faire des armes, à jouer du luth, à voltiger, un peu de mathématique, et c’étoit tout. Vous aviez en France mille beaux gens-d’ar-