Page:Œuvres mêlées 1865 Tome II.djvu/539

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Il sait, quand il lui plaît, modérer ses désirs,
Tenir ses passions sous la loi la plus dure ;
Et tantôt la raison, facile à ses plaisirs,
Seconde le penchant qu’inspire la nature.

La faveur est un bien qui lui semble assez doux :
La gloire a des appas qui touchent son envie ;
Cependant il les voit sans en être jaloux,
Et les assujettit au repos de sa vie.

Il vit loin du scrupule et de l’impiété,
Sans craindre ou mériter les éclats du tonnerre :
Il mêle l’innocence avec la volupté,
Et regarde les cieux sans dédaigner la terre.

Quand il faut obéir à la rigueur du sort,
Il ne murmure point contre une loi si rude ;
Mais, de ces vains discours qui combattent la mort,
Il ne s’est jamais fait une fâcheuse étude.



À MONSIEUR LE CHEVALIER DE GRAMMONT.
(1666.)

Il n’est qu’un chevalier au monde ;
Et que ceux de la Table ronde,
Que les plus fameux aux tournois,
Aux aventures, aux exploits,
Me pardonnent, si je les quitte
Pour chanter un nouveau mérite !