Page:Œuvres mêlées 1865 Tome II.djvu/57

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patriciens ne pouvant souffrir qu’ils fussent tous deux d’une race plébéienne, il arrivoit d’ordinaire, que le premier nommé étoit un homme agréable au peuple, qui devoit son élection à la faveur ; et celui qu’on eût voulu choisir pour son mérite, se trouvoit exclu, bien souvent, ou par l’opposition du peuple, s’il étoit patricien, ou par l’intrigue et les artifices des sénateurs, lorsqu’il n’étoit pas de leur naissance. C’étoit tout le contraire dans l’armée des Macédoniens, où les chefs et les soldats subsistoient ensemble, depuis un temps incroyable. C’étoit le vieux corps de Philippe, renouvelé de temps en temps et augmenté, selon les besoins, par Alexandre. Ici, la valeur de la cavalerie égaloit la fermeté de la phalange, à qui même on peut donner l’avantage sur la légion, puisque, dans la guerre de Pyrrhus, les légions n’osoient se trouver opposées à quelques misérables phalanges de Macédoniens ramassés. Ici, l’on entendoit également la guerre de siège, et la guerre de campagne. Jamais armée n’a eu affaire à tant d’ennemis, et n’a vu tant de climats différents. Que si la diversité des pays où l’on fait la guerre, et celle des nations qu’on assujettit, peuvent former notre expérience, comment les Romains entreroient-ils en comparaison avec les Macédoniens, eux qui n’étoient jamais sortis d’Ita-