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des idées

deux étendues ; et, puisque ceux qui disputent sur la différence de l’étendue et de la solidité, conviennent de plusieurs vérités sur ce sujet et ont quelques notions distinctes, ils y peuvent trouver le moyen de sortir de leur différend ; ainsi la prétendue différence sur les idées ne doit point leur servir de prétexte pour rendre les disputes éternelles, quoique je sache que certains cartésiens, très habiles d’ailleurs, ont coutume aussi de se retrancher dans les idées qu’ils prétendent avoir. Mais, s’ils se servaient du moyen que j’ai donné autrefois pour reconnaître les idées vraies ou fausses et dont nous parlerons aussi dans la suite, ils sortiraient d’un poste qui n’est point tenable.

Chap. V. — Des idées simples qui viennent par divers sens.

Ph. Les idées dont la perception nous vient de plus d’un sens, sont celles de l’espace, ou de l’étendue, ou de la figure, du mouvement et du repos.

Th. Ces idées, qu’on dit venir de plus d’un sens, comme celle de l’espace, figure, mouvement, nous sont plutôt du sens commun, c’est-à-dire de l’esprit même, car ce sont des idées de l’entendement pur, mais qui ont du rapport à l’extérieur et que les sens font apercevoir ; aussi sont-elles capables de définitions et de démonstrations.

Chap. VI. — Des idées simples qui viennent par réflexion.

Ph. Les idées simples, qui viennent par réflexion, sont les idées de l’entendement et de la volonté, car nous nous en apercevons en réfléchissant sur nous-mêmes.

Th. On peut douter si toutes ces idées sont simples, car il est clair, par exemple, que l’idée de la volonté renferme celle de l’entendement, et que l’idée du mouvement contient celle de la figure.


    qu’il est une chose dure ou pesante, ou colorée, ou qui touche nos sens de quelque autre façon, mais seulement en ce qu’il est une substance étendue en longueur, largeur et profondeur. »