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Page:Œuvres philosophiques de Leibniz, Alcan, 1900, tome 1.djvu/283

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des mots

actes de Leipsick, les fondements d’une bonne partie de la doctrine, qui regarde l’entendement, expliquée en abrégé.

§ 7, 8. Ph. Il était bon d’expliquer ce point et de marquer ce qui pourrait être défini ou non. Et je suis tenté de croire qu’il s’élève souvent de grandes disputes et qu’il s’introduit bien du galimatias dans le discours des hommes pour ne pas songer à cela. Ces célèbres vétilles dont on fait tant de bruit dans les écoles, sont venues de ce qu’on n’a pas pris garde à cette différence qui se trouve dans les idées. Les plus grands maîtres dans l’art ont été contraints de laisser la plus grande partie des idées simples sans les définir, et quand ils ont entreprisse le faire, ils n’y ont pas réussi. Le moyen, par exemple, que l’esprit de l’homme pût inventer un plus fin galimatias que celui qui est renferme dans cette définition d’Aristote : le mouvement est l’acte d’un être en puissance, en tant qu’il est en puissance. § 9. Et les modernes qui définissent le mouvement, que c’est le passage d’un lieu dans un autre, ne font que mettre un mot synonyme à la place de l’autre.

Th. J’ai déjà remarqué dans une de nos conférences passées que chez vous on fait passer bien des idées pour simples, qui ne le sont point. Le mouvement est de ce nombre que je crois être définissable ; et la définition qui dit que c’est un changement de lieu, n’est pas à mépriser. La définition d’Aristote n’est pas si absurde qu’en pense, faute d’entendre que le grec ϰίνησις chez lui ne signifiait pas ce que nous appelons mouvement, mais ce que nous exprimerions par le mot de changement, d’où vient qu’il lui donne une définition si abstraite et si métaphysique, au lieu que ce que nous appelons mouvement est appelé chez lui φορά, latin, et se trouve entre les espèces du changement (τῆς ϰινήσεως).

§ 10. Ph. Mais vous n’excuserez pas au moins la définition de la lumière du même auteur, que c’est l’acte du transparent.

Th. Je la trouve avec vous fort inutile, et il se sert trop de son acte, qui ne nous dit pas grand’chose. Diaphane lui est un milieu au travers duquel on pourrait voir, et la lumière est selon lui ce qui consiste dans le trajet actuel. À la bonne heure.

§ 11. Ph. Nous convenons donc que nos idées simples ne sauraient avoir des définitions nominales, comme nous ne saurions connaître le goût de l’ananas par la relation des voyageurs, à moins de pouvoir goûter les choses par les oreilles comme Sancho Pança avait la faculté de voir Dulcinée par oui-dire, ou comme cet aveugle qui