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de la connaissance

les différentes parties de l’objet (§ 16). Il en est de même des puissance actives et passives des corps. Nos recherches en cette occasion doivent dépendre de l’expérience.

Th. Les idées des qualités sensibles sont confuses, et les puissances qui les doivent produire ne fournissent aussi par conséquent que les idées où il entre du confus : ainsi on ne saurait connaître les liaisons de ces idées, autrement que par l’expérience, qu’autant qu’on les réduit à des idées distinctes qui les accompagnent, comme on a fait, par exemple, à l’égard des couleurs de l’arc-en-ciel et des prismes. Et cette méthode donne quelque commencement d’analyse, qui est de grand usage dans la physique ; et, en la poursuivant, je ne doute point que la médecine ne se trouve plus avancée considérablement avec le temps, surtout si le public s’y intéresse un peu mieux que jusqu’ici.

§ 18. Ph. Pour ce qui est de la connaissance des rapports, c’est le plus vaste champ de nos connaissances, et il est difficile de déterminer jusqu’où il peut s’étendre. Les progrès dépendent de la sagacité à trouver des idées moyennes. Ceux qui ignorent l’algèbre ne sauraient se figurer les choses étonnantes qu’on peut faire en ce genre par le moyen de cette science. Et je ne vois pas qu’il soit facile de déterminer quels nouveaux moyens de perfectionner les autres parties de nos connaissances peuvent être encore inventés par un esprit pénétrant. Au moins les idées qui regardent la quantité ne sont pas les seules capables de démonstration ; il y en a d’autres qui sont peut-être la plus importante partie de nos contemplations, dont on pouvait déduire des connaissances certaines, si les vices, les passions et les intérêts dominants ne s’opposaient directement l’exécution d’une telle entreprise.

Th. Il n’y a rien de si vrai que ce que vous dites ici, Monsieur. Qu’y a-t-il de plus important, supposé qu’il soit vrai, que ce que je crois que nous avons déterminé sur la nature des substances, sur les unités et les multitudes, sur l’identité et la diversité, sur la constitution des individus, sur l’impossibilité du vide et des atomes, sur l’origine de la cohésion, sur la loi de continuité, et sur les autres lois de la nature ; mais principalement sur l’harmonie des choses, l’immatérialité des âmes, l’union de l’âme et du corps, la conservation des âmes, et même de l’animal au de la de la mort ? Et il n’y a rien, en tout cela, que je ne croie démontré ou démontrable.

Ph. Il est vrai que votre hypothèse paraît extrêmement liée et d’une