Page:Œuvres poétiques de François de Maynard, 1885, tome 1.djvu/297

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Silvandre

De qui donc, mon bel Astre ? He ! seroit-ce d’un Dieu ?

Cléande

Tu es trop curieux.

Silvandre

Tu es trop curieux. Il est vray.

Cléande

Tu es trop curieux. Il est vray.Mais adieu.

Silvandre

He ! Cleande, où vas-tu ? dis-moy belle inhumaine,
Trancheras-tu jamais le noir fil de ma peine ?

Cléande

Silvandre, vis content, ma feinte cruauté
Cede au chaste pouvoir de ta fidelité,
Adieu.

Silvandre

Adieu.Adieu, helas ! que ceste voix perfide
Me va perçant le cœur d’une pointe homicide.
Que je vive content eslongné de tes yeux,
Et que ton œil qui rend mon esprit soucieux,
Desarmé de desdains ait rendu sa lumiere
Plus douce à mon espoir : asseurance legere.