LIVRE TROISIÈME.
CHAPITRE PREMIER.
C’est une vérité constante que l’existence de toutes les choses de ce monde a un terme. Mais celles-là seules remplissent toute la carrière que le ciel leur a généralement marquée, qui se maintiennent dans leur ensemble avec une telle régularité, qu’elles ne peuvent éprouver de changement, ou que, si elles en éprouvent, c’est plutôt pour leur bien que pour leur mal.
Comme je parle ici de corps composés, tels que les républiques ou les religions, il m’est démontré qu’il n’y a pour eux de salutaire que les changements qui les ramènent à leur principe. Ainsi les mieux constitués, ceux dont l’existence se prolonge davantage, sont ceux auxquels leurs institutions permettent de se renouveler le plus souvent, ou qui, par quelque accident heureux, étranger à ces institutions, peuvent parvenir à ce renouvellement.
Il est plus évident que le jour, que lorsque ces corps ne se renouvellent pas, ils ne peuvent durer. La marche à suivre pour parvenir à ce renouvellement est, comme je l’ai déjà dit, de les ramener à leur principe. Il existe