Aller au contenu

Page:Œuvres spirituelles de S. Bonaventure, tome 1, 1854.djvu/658

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ses membres délicats et me tenir toujours vigilant à son berceau ?

« Non, je le crois, ce tendre Enfant n’eût point dédaigné des soins semblables, et même il y eût souri comme un enfant a coutume de le faire ; il eût pleuré, en voyant un pauvre pécheur verser des larmes, et il eût aisément pardonné son péché.

« Heureux celui qui alors eût pu mériter de servir son admirable Mère, et obtenu, par ses ardentes prières, qu’elle voulût bien, au moins une fois le jour, offrir son doux Enfant à ses baisers et à ses caresses !

« Oh ! avec quel bonheur j’eusse préparé le bain qui devait le rafraîchir ! Avec quel empressement j’eusse apporté l’eau qui devait servir à ses besoins ! Avec quelle ardeur je fusse venu en aide à la Vierge, et qu’il m’eût été doux de laver, de mes mains, les langes destinés à vêtir ce pauvre Enfant ! »

Quand l’âme est saintement pénétrée de ces pensées, elle soupire après la pauvreté, après une nourriture vile et des vêtements sans éclat ; le travail se change pour elle en délices, et tout ce que le siècle exalte, elle le déclare un néant.

Ainsi, en repassant en sa mémoire l’enfance de jésus, elle dit avec amour les chants de la première heure, et elle passe à la troisième en se rappelant combien, pour instruire, les hommes, le Seigneur a souffert.

V.

Alors elle repasse en pleurant ses travaux, la soif, la faim, le froid, les brûlantes chaleurs, les sueurs