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L’après-midi venu, ils ont décidé de rentrer.

— Dis-nous, Phanis, tu es monté sur un rocher hier ? a demandé Andréas.

— Oui, a dit Phanis, et il a montré le rocher.

Ils se sont tous retournés et ont regardé cet étrange sommet ; ils ont pris peur. C’est donc ça le rocher du Maure ! Ils l’ont bien observé jusqu’à la pointe.

— Tu es monté jusqu’en haut ? a demandé Andréas.

— Non, je me suis arrêté plus bas. Je ne pouvais plus monter.

Andréas a dit alors :

— On va y monter tous ensemble.

— Andréas ! a fait Costakis terrifié.

— Toi tu te rappelles les paroles de la vieille Charmène et tu as peur, a dit Andréas. Mais dis-moi, Phanis y est bien allé au rocher du Maure ? Et pourtant il est là avec nous. Il ne lui est rien arrivé. On ne va pas se laisser intimider comme les grand-mères. »

— Et s’il nous arrive quelque chose ?

— On est cinq, a dit Andréas.


Ils ont tous suivi.

Ils gravissaient le rocher à grand peine ; ils manquaient de souffle et se sont arrêtés deux fois pour respirer.

Quand ils sont arrivés aux rocs, il leur a fallu marcher tout autour pour trouver un passage au travers, tant étaient serrées les énormes pierres qui entouraient le rocher. On aurait dit qu’elles s’étaient dressées là exprès pour faire barrage.

Des yeuses poussaient entre deux. Des oiseaux sauvages au bec crochu sortant des trous s’envolaient dans les airs.

— Allons-nous en, dit Costakis, on ne peut pas passer.

Costakis a peur du fantôme. Il se rappelle