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il a décidé de ne plus collectionner des choses inutiles.

— Et vous, où vous êtes-vous cachés ? demanda Mathieu.

— Elle nous a tous surpris ici à l'intérieur, répondirent-ils. On a barricadé la porte avec un matelas et on l’a maintenu longtemps avec force. En tout cas la cabane n’a pas du tout pris l’eau et du coup on s’en est bien sortis…

Quand les bûcherons ont construit les cabanes, ils ont tout prévu, même l’orage. La plus grande cabane a été couverte d’un chrami, tissé en laine de chèvre ; ça résiste à tout.


Le soir ils ont appris, par un paysan qui passait par-là pour aller à Pétra, que plus bas la tempête avait provoqué une catastrophe. Le village d’Yeuse, c’est fini !

Une forte averse venue des coteaux a noyé les maïs, les tabacs et les trèfles. L’eau déversée par le torrent a emporté un pont, et de là elle s’est précipitée dans le village. Des maisons sont détruites à Yeuse, des chèvres et des moutons se sont noyés, et même des vaches. Il paraît que trois Yeusois qui luttaient pour sauver leur maison ont été emportés par le flot.

En entendant cette catastrophe, les enfants sont restés tristes et muets. Le paysan, lui, secouait la tête et ajouta au sujet des Yeusois : « Vu qu’ils n’ont pas laissé la moindre racine sur les coteaux, à qui la faute ? Ils ont eux-mêmes amené l’eau qui les a noyés. »