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2. La lettre d’Andréas.

Et pourquoi ne pourraient-ils pas être là-haut eux aussi ?

Souvent l’instituteur leur avait dit en classe que les enfants en dernière année du collège peuvent aller seuls en montagne. À condition d’avoir du courage et de la discipline, ils peuvent habiter là-haut, seuls, un mois ou deux. Il suffit qu’ils aient l’autorisation de leurs parents, un toit et de quoi manger.

« Vous apprendrez tant de choses quand vous serez là-haut ! leur disait-il. Tout ça ne se trouve pas dans les livres, et je ne peux pas l’expliquer moi-même. » C’était clair qu’ils pouvaient, à condition de le vouloir.


Les enfants demandèrent à leurs parents de les laisser partir. Ceux-ci s’y opposèrent dans un premier temps.

« Qui sait ce que vous allez faire si loin ? disaient-ils. Trouverez-vous au moins ce dont vous avez besoin ? Veillerez-vous les uns sur les autres ? Serez-vous inséparables ? »

Ils promirent que les vingt-cinq enfants seraient comme un seul. Mais ensuite leurs parents ont demandé : « Où trouverez-vous les cabanes pour vous installer ? »

C’était la première difficulté. Ensuite ils leur ont demandé : « Comment trouverez-vous à manger pour survivre si loin ? »

Devant ces deux difficultés, les enfants ont flanché ; ils ont laissé le voyage pour une autre fois.

Et ce qu’on laisse pour une autre fois, on le réalise rarement.