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— Où se trouve-t-elle ?

— Ici en montant. Elle est écroulée. Et sais-tu depuis quand ? J’étais jeune comme vous, et elle s’est écroulée. Mais moi je vais allumer la veilleuse à la Grâce deux fois par semaine.

« Sais-tu depuis quand je mets de l’huile dans cette veilleuse ? Cela fait maintenant trente ans. Vois-tu, j’ai deux branches d’olivier. Et la Sainte Ceinture, mon garçon, leur donne toujours des fruits, pour ma salade et pour la veilleuse.

« Et elle fait en sorte, vois-tu, que cette veilleuse ne reste pas sans huile. Parce que cette chapelle est ancienne ; déjà du temps de grand-père et de grand-grand-père. Et tant que la veilleuse est allumée, l’exorcisé a peur. »


— Et qui c’est cet exorcisé ?

— Que le sort s’en empare, le méchant ! C’est le Maure, qu’il reste loin ; Il habite le rocher du Maure, c’est ça.

— Et comment est-il ? Il est noir ?

— Noir, rata-noir, un vrai Maure ! Je l’ai vu, moi.

— Tu dis que tu l’as vu ? Et tous s’approchèrent pour mieux entendre.

— Sûr que je l’ai vu ! Sais-tu combien d’année ça fait maintenant ? J’étais aussi jeune que vous messieurs. À l’époque il y avait encore les turcs. Et alors que le soir tombait, on regarde, et qu’est-ce qu’on voit ? Il était assis sur la pointe du rocher et il scrutait ! C’est ça.

— Oh-là là ! fit Spyros, et où est ce rocher, M’dame ?