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moulin, là où les gouttes jaillissent. Il l’a déjà fait une fois, et il n’oublie cette fraîcheur.


Les femmes des bûcherons ont préparé le pain des enfants contre paiement. Par contre pour le blé, ils doivent le porter eux-mêmes à moudre au moulin.

Ils ont envoyer chercher une mule chez les bûcherons. Le matin Panos, Kaloyannis, Mathieu, Costakis et Phanis se sont mis en route. Cinq meuniers.

Pour la route ils se sont renseignés dès la veille et ils savent où aller ; ils ont bien noté les indications. Après ils ne peuvent pas se tromper puisqu’ils ont avec eux un guide précieux, la mule.

Celle-ci va toute seule au moulin. Elle comprend comme une personne. Elle sait maintenant où veulent aller les enfants. C’est un animal qui marche d’un pas assuré au bord des précipices. Il voit la nuit, et se souvient de tous les chemins où il est passé dans le noir.

Et sa cloche de cuivre résonne si bien dans les ravins !


Ils avaient marché environ une heure.

« Vous entendez, les gars ? » dit Costakis en s’arrêtant. Les autres s’arrêtèrent aussi pour écouter. Un bruit leur parvenait.

« De l’eau ! » dirent les enfants.

Immobile, Costakis tendit l’oreille et comme il entendait une cascade, il s’écria ravi :

« La Roumèle ! »

Comme à l’annonce d’un bon ami qui arrive, ils dévalèrent la pente pour la voir au plus vite.

C’était la Roumèle. Elle descendait fièrement et ses eaux grondaient.