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Ça voulait dire ceci : « déchargez-le qu’on le moule ».

Il est encore bourré !

Les enfants dénouèrent et posèrent les deux sacs. Panos demanda au meunier :

« À quelle heure ça sera fait, pour qu’on sache ? » Le meunier ne répondit pas. Il avait bu autant ce qu’il fallait pour ne plus entendre grand-chose. Peut-être qu’il a entendu, mais vas-y que sa langue est emmêlée !

De temps en temps il éternuait puis se disait à lui-même : « t’soué », c’est-à-dire : « à tes souhaits ».

Plus tard il s’est souvenu de la question qu’on lui avait posée, et a répondu :

« f’ra… ment… nu… » c’est-à-dire : « on le fera le moment venu ».


Pour bien faire, la femme du meunier est venue prendre les sacs. Elle est très efficace. C’est elle qui tient le moulin. Mais elle a tellement honte de son méchant homme qu’elle reste la tête basse devant les visiteurs.

Elle jeta un regard à l’ivrogne et un autre aux enfants, comme pour dire : « voyez à quoi en est réduit un homme à cause du vin ! » Et elle a poursuivi son travail.


Père-Coukis essayait d’enfiler son gilet sans y parvenir ; Il le portait à l’envers. Il essayait aussi de chanter une chanson sans succès ; il l’oubliait et éternuait.

Malgré tout il voulait enfiler le gilet, et terminer la chanson. Il recommençait :

Cette terre que nous piétinons,
tous y retourner nous allons…