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Page:7e Congrès hygiène sociale Roubaix 1911.djvu/395

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CONGRÈS DE ROUBAIX

DISCOURS DE S. A. S. LE PRINCE ALBERT DE MONACO

Mesdames, Messieurs, Monsieur le Ministre,

Si vous me voyez parmi vous aujourd’hui, c’est comme le promoteur d’une Mutualité qui étendrait son action plus haut et plus loin que ne l’ont permis jusqu’alors les premières conceptions de nos précurseurs ; jusqu’au rapprochement de toutes les associations semblables créées dans le monde. Et c’est aussi parce que depuis longtemps j’ai défendu les théories capables de faire régner plus de justice et de générosité parmi les hommes. À ce titre je commence par exprimer l’estime et la sympathie qui montent vers des chefs, tels que j’en vois sur cette tribune et qui luttent brillamment pour la plus noble des causes, pour celle des êtres qui souffrent et qui meurent des lacunes présentées par notre civilisation. Tous, ici, vous rendrez avec moi et très spécialement un hommage affectueux à Léon Bourgeois dont l’influence aura fortifié de si belles œuvres humanitaires.

Qu’il s’agisse de la Mutualité maternelle, de la Fédération internationale, de l’Alliance d’hygiène sociale, ou des horizons qui se lèvent derrière le Tribunal de La Haye, nous formons un groupe d’hommes comprenant l’amour et l’honneur de la patrie comme l’exigent la culture et l’élévation des idées modernes. Aussi je me retrouve toujours avec une sensation de réconfort et un sentiment de confiance au milieu des Mutualistes, maintenant surtout que des passions coalisées contre la paix, contre l’idée maîtresse de notre civilisation, menacent partout les sociétés humaines. Quand l’édifice moral et social construit par l’expérience et la sagesse de nos devanciers paraît insuffisant pour abriter les conceptions modernes ; quand la survivance, d’un instinct primitif ravivée par l’excitation des esprits suggère aux masses surchauffées l’emploi de la force contre le droit pour aboutir à la guerre ou à l’émeute.

Si je m’exprime ainsi devant des mutualistes, c’est que je ne puis séparer dans les efforts de ma pensée comme dans les désirs de mon cœur, le principe de la solidarité humaine que