Aller au contenu

Page:Aïssé - Lettres de Mademoiselle Aïssé à Madame Calandrini, 1853.djvu/38

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
26
MADEMOISELLE AÏSSÉ.

cité patiente, sa fidélité en amitié et son inexorable justesse de raison. Le chevalier Blaise-Marie d’Aydie, né vers 1690, fils de François d’Aydie et de Marie de Sainte-Aulaire, était propre neveu par sa mère du marquis de Sainte-Aulaire de l’Académie française[1]. Ses parens eurent neuf enfans et peu de biens ; trois filles entrèrent au couvent, trois cadets suivirent l’état ecclésiastique. Blaise, le second des garçons, qui avait titre clerc tonsuré du diocèse de Périgueux, chevalier non profès de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, fut présenté à la cour du Palais-Royal par son cousin le comte de Rions, lequel était l’amant avoué et le mari secret de la duchesse de Berry, fille du Régent. Rions avait la haute main au Luxembourg ; il introduisit son jeune cousin, dont la bonne mine réussit d’emblée assez bien pour attirer un caprice passager de cette princesse, qui ne se les refusait guère. Le chevalier était donc dans le monde sur le pied d’un homme à la mode, lorsqu’il rencontra Mlle Aïssé, et, de ce jour-là, il ne fut plus qu’un homme passionné, délicat et sensible. Les premiers temps de leur liaison paraissent avoir été

  1. J’emprunterai beaucoup, dans tout ce que j’aurai à dire du chevalier d’Aydie, à une notice manuscrite dont je dois communication à la bienveillance de M. le comte de Saînte-Aulaire.