Page:A. Belot - Les Stations de l’Amour.djvu/75

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— Une grâce ! ma chère aimée… parle !… tout ce que tu voudra…

— Eh bien ! continua-t-elle en hésitant, je voudrais… mais tu promets de n’en rien dire à nos amies jusqu’à nouvel ordre ?…

— Je te le promets, répondis-je, légèrement intrigué.

— Je voudrais passer toute une nuit avec toi… rien que nous deux…

— Oh ! ma chérie, je le désire autant que toi, si c’est possible…

— Oui, je m’arrangerai… Attends quelques jours, je te le dirai… Oh ! que je suis heureuse !… toute à toi, seule à toi pendant une nuit entière !… Nous ferons tout, tout !…

Et elle me serra passionnément sur son sein.

— Chut ! ajouta-t-elle, voilà nos amies.

— Quel dommage, soupira Maud, que l’homme ne puisse pas le faire indéfiniment comme la femme !…

— Alors, demanda Dora, tu n’en as pas encore assez ?… Tu le referais encore ?…

— Mon Dieu ! répondit Maud ingénument, j’aurais voulu le faire encore une fois de chaque côté, car la première ne compte pas.

— Eh bien ! répliqua Dora, tu n’as pas l’air de te douter que notre ami Léo vient d’accomplir une prouesse dont peu d’hommes, je crois, seraient capables. Cinq fois, coup sur coup !… Le voilà sur Le flanc pour huit jours.

— Oh ! fis-je en me redressant, je ne vous en demande que trois…

Tout le monde s’habilla. Nous prîmes le thé, et après quelques petites caresses, mes trois libertines me quittèrent, promettant de m’écrire pour une prochaine séance. En les reconduisant jusqu’à la porte, Maud étant restée en arrière, me retint un instant, et me souffla à l’oreille : « Oh ! que je voudrais coucher toute une nuit avec toi !… rien que nous deux, et le faire de toutes les façons !… »

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