Page:A. Belot - Les Stations de l’Amour.djvu/84

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— Elle est très jolie, me répéta Valentine. Je veux m’amuser avec elle comme avec toi… Tu n’es pas jalouse, au moins ?…

— Jalouse de toi ! non, mon enfant… je suis heureuse, au contraire, de voir que tu m’excuses…

— Si je t’excuse, chérie !… Dis plutôt que je t’envie et que je voudrais être à ta place…

Au même instant, Thérèse rentrait souriante.

— Me voici ; nous sommes seules, et personne ne viendra nous déranger. Maintenant que la « femme de chambre » (elle appuya sur ce mot) a fini, voici « l’amie » qui est toute à vous…

Line se suspendit à son cou…

— Oui, l’amie, l’amante, l’adorée de nous deux… Tu m’aimeras aussi un peu, dis, Thérèse ?…

— Comment ne pas vous aimer…

— Oh ! Thérèse, je t’en prie, tutoie-moi comme je le fais moi-même : je suis sûre que lorsque tu es seule avec ma sœur, tu ne lui dis pas vous.

— Eh bien ! oui, répondit Thérèse en rendant à Line ses baisers, je t’aimerai, mon cher petit ange, je t’aimerai autant que j’aime Cécile, et ce n’est pas peu dire. Je vais te le prouver. Et elle l’entraîna vers le lit.

— Attends, fit Line, laisse-moi te déshabiller… je veux te voir toute nue…

Ce fut tôt fait. Line poussa un cri d’admiration à la vue de cette merveilleuse chute de reins, de ce torse si harmonieux, de ces fesses majestueuses, de ces cuisses rondes et polies. Elle l’embrassa à plusieurs reprises, puis la mena devant la psyché où se reflétait ce « nu » admirable. La mignonne caressa tout le corps de la belle fille, qui se laissait faire en frémissant de plaisir, les yeux brillants, la bouche entr’ouverte… Tout à coup, Line s’arrêta : « Viens, viens, dit-elle d’une voix haletante… je n’en puis plus…

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