Page:A. Belot - Les Stations de l’Amour.djvu/100

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sortie. Après le déjeuner je me suis fait conduire à la gare. J’avais emporté la partition de sonates qu’elle t’a demandée et une boîte de chocolat que j’ai achetée chez Pihan. Arrivée à la pension, je fus reçue par la directrice, qui me reconnut immédiatement, et je lui demandai à voir Valentine de ta part. Elle l’envoya chercher de suite. Je te laisse à penser la surprise de la chérie quand elle m’aperçut. Elle me sauta au cou pour m’embrasser et ses premières paroles furent pour me demander comment tu allais.

— Cécile va très bien, mais elle a eu des visites à faire et m’a chargée de vous apporter cette partition de musique et ce petit paquet.

— Oh ! merci Thérèse… Viens dans ma chambre…

Dès que nous y fûmes arrivées, la charmante enfant se suspendit à mon cou et me couvrit de caresses que je lui rendis avec entrain : « Que tu es gentille d’être venue, ma Thérèse !… Tu m’aimes toujours ?… »

— Tu le vois bien, Line, puisque je n’ai pas pu attendre la fin du mois pour te revoir.

Et la regardant bien en face : « Avez-vous été sage, mademoiselle ?… Voyons vos yeux… »

— Oh ! oui !… Rien qu’une fois avec mademoiselle Berthe ; et encore elle n’a pas voulu me le faire, mais je me suis branlée en lui faisant mimi : et avant-hier, encore une fois, avant de m’endormir en pensant à, toi… Mais maintenant je t’ai, je te tiens, je te veux… Oh ! vite, ma Thérèse, ne me fais pas languir…

Et sa main fourrageait. La mienne aussi, du reste… si bien qu’un instant après, j’étais obligée de lui mettre la main sur la bouche pour l’empêcher de crier.

— Ah ! fit-elle, ça va mieux, j’en avais bien besoin…

Nous ne pouvions nous déshabiller, ni fermer la porte à clef. Cependant, je mourais d’envie de sentir frétiller sa petite langue entre mes cuisses. Pour me distraire, je visitai

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