Page:A. Belot - Les Stations de l’Amour.djvu/74

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temps de réprimer. Maud et Dora accoururent et restèrent stupéfaites en nous voyant aux prises. Flora, revenue à elle, me disait : « C’est fini, ça ne me fait plus mal, continue… »

Encore quelques mouvements réciproques, mais retardés, savourés, et je la sentis fondre en même temps que moi et haleter dans un spasme suprême. De grosses larmes coulaient sur les joues de Flora, qui avait beaucoup souffert. La gentille Maud la consolait de son mieux : « Oh ! ça me cuit !… dit Flora d’une voix éteinte… j’ai eu bien plus mal que de l’autre côté… »

La tendre victime était tout ensanglantée, et mon triomphe n’était que trop visible.

— Viens, lui dit Dora, appuie-toi sur moi, mon ange ; je vais faire ta petite toilette…

Pendant ce temps-là. Maud me câlinait, tenant mon pauvre priape emprisonné dans une serviette.

— Mon chéri, Flora était donc bien étroite ?…

— Pas plus que toi, je pense, elle était plus énervée.

— Moi, je ne sens plus rien… Je vais préparer le thé, cela nous fera du bien…

Flora revint, un peu pâlie, mais souriante, et alla s’étendre sur la chaise longue. Je m’approchai d’elle, l’embrassant et lui demandant : « Je t’ai donc fait beaucoup de mal, ma chère Flora ?… »

— Oui, mais je suis heureuse d’avoir souffert pour toi… Aussi, nous recommencerons quand tu voudras !…

— Oh ! pas aujourd’hui… je ne suis plus en forme… regarde !…

— C’est vrai ; fit-elle, il doit être bien fatigué, le chéri : cinq fois de suite !… Tiens, il faut que je l’embrasse, le bourreau de mon pauvre minet…

Et se penchant sur mon membre apaisé, elle le bécota.

— Cher Léo, me dit-elle en mettant sa tête câline sur mon épaule, j’ai une grâce à te demander…

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