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LA BELLE ALSACIENNE


tion de celle des autres : hommes ingénieux et qu’une expérience consommée a rendus fertiles en ressources de toute espèce : de ces gourmands délicats, dont le palais savant prononce avec infaillibilité sur la finesse des mets exposés à leur jugement. On peut sur leur parole se livrer au plaisir de manger quelque chose d’exquis ; jusqu’à des petits abbés qui font leur séminaire à table, et qui n’ont pour tout bénéfice que celui d’être les discrets commissionnaires de petites intrigues d’une honnêteté non suspecte ; des auteurs de tous étages et de toutes couleurs, des poètes, surtout des chansonniers ; de ces gens qui savent égayer la fin d’un repas par des ponts-neufs d’une naïveté admirable ; de ces plaisants par métier, inépuisables en pointes, qui possèdent à fond la science des quolibets tant vieux que nouveaux, et qui savent leur halle sur le bout du doigt ; de ces grimaciers de profession qui sont toujours munis d’une provision de pointes triviales, qui n’ont d’autre mérite que l’heureux talent de mettre à