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LA BELLE ALSACIENNE


objets pitoyables. Le vieux marquis, à force d’exciter ma compassion, m’ennuya. Je ne voyais plus de remède à son infortune, et c’était exercer en pure perte la générosité de mon âme.

La dernière ressource des médecins est d’envoyer eux eaux les malades dont ils désespèrent. On aurait bien dû imaginer quelque semblable expédient pour les cœurs atteints d’une langueur incurable.

Je conseillai à mon amant suranné d’attendre du retour du siècle la guérison de son infirmité et de cesser de perdre plus longtemps auprès de moi des moments inutiles et dont il pouvait faire un usage plus conforme à sa situation présente.

Quoique je m’y prisse avec douceur pour lui faire entendre raison, il fut assez injuste pour s’en fâcher. Il me reprocha ses bienfaits et voulut absolument que je lui rendisse une partie des présents dont sa magnificence m’avait honorée.

Les présents qui lui tenaient si fort au cœur consistaient en une montre et une robe de femme. Ce style me parut nouveau ;