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LA BELLE ALSACIENNE


quelquefois des moments où l’observation de la règle nous gêne ; on craint de manquer, cela oblige de faire des efforts sur soi-même.

« N’est-il pas bien plus doux de ne rien avoir à appréhender et de braver un péril qu’on sait n’être pas fait pour soi ? J’y reviens toujours : la méthode d’avoir des imberbes est bonne. La mode en viendra peut-être quelque jour.

« En attendant, adorable mignonne, agréez la peine que j’ai prise d’y suppléer ; vous ne sauriez, après cela, douter de la sincérité de mes sentiments. Parmi quelques curiosités que j’ai fait venir d’Italie, on m’a envoyé une machine d’une invention merveilleuse, et les femmes doivent avoir une grande obligation à celui qui l’a imaginée. C’est un secret infaillible contre les alarmes : seriez-vous curieuse, ma reine, de voir un bijou si singulier ? »

En disant cela, il tira de sa poche cette rareté et me la présenta. Je ne pus m’empêcher de rire à cette vue.

— Vous riez, dit-il, cela est drôle au