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LA BELLE ALSACIENNE


pour figurer au bal. Le brillant des pierreries m’avait plu. J’avais cru recevoir un présent. Cette pensée dont je me flattais fut déçue ; il me les envoya redemander le lendemain, à cause, disait-il, que ces bijoux étaient à sa femme. La belle raison ! il fallut cependant s’en contenter et les renvoyer.

Je n’ai pas besoin de dire que j’étais outrée. F…, qui survint, sut la cause de ma mauvaise humeur ; il me conseilla de me défaire d’un homme qui avait de si mauvaises façons ; je le priai de rester jusqu’à son arrivée. Il vint peu de temps après, et, surpris de voir un homme en tête à tête avec moi, il me demanda un mot d’entretien particulier.

— Les explications sont inutiles, monsieur, lui dis-je ; je vous supplie de discontinuer de m’honorer de vos visites.

« À propos, monsieur, je ne vous ai pas renvoyé tous vos bijoux, il m’en reste encore un que je vais vous remettre. »

En disant cela, je pris la clef que F… m’avait donnée et je me défis à ses yeux