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INTRODUCTION

CLUB DES IMPARTIAUX


Fondé à Paris, à la fin de l’année 1789.




I


Sur l’emplacement du marché de la Vallée, aujourd’hui disparu, s’élevait, depuis le milieu du treizième siècle, un couvent de moines dits Grands-Augustins. Là s’étaient réunies plusieurs fois les assemblées du Parlement et des États Généraux, sous l’ancienne monarchie.

Quelques vastes salles des Grands-Augustins avaient aussi servi de lieu de réunion pour le haut clergé tous les dix ans, pour les chevaliers du Saint-Esprit, et pour les assemblées des Comptes, de cinq ans en cinq ans.

Le couvent était situé au bas du Pont-Neuf, sur le quai portant encore le nom des religieux, qui étaient dispersés.

Malouet et quelques-uns de ses amis y réunirent des « modérés », des membres du côté droit de l’Assemblée nationale, pour les opposer aux « avancés » du Club Breton, fondé à Versailles, dans le Reposoir.

Aussi, le 9 janvier 1790, le journal l’Observateur[1] contenait cette appréciation : « Il existe à Paris, depuis un mois, deux associations libres, dont l’une s’occupe sans relâche du bonheur de la nation, et l’autre du bien-être de quelques particuliers. La première, fondée par les députés de Bretagne, se rassemble aux Jacobins de la rue Saint-Honoré ; la seconde, formée par des évêques et de gros bénificiers, se rassemble aux Grands-Augustins. Les bons citoyens craignent l’Augustine, les mauvais ont peur de la Jacobine. »

Cette association de modérés se constitua à l’imitation des Jaco-

  1. L’Observateur, n° 70, par Feydel ; journal qui parut du 1er août 1789 au 12 octobre 1790.