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CLUB MONARCHIQUE

voulons être ni la cause, ni le prétexte, ni l’instrument d’un trouble quelconque. Pendant que votre sagesse examinera de nouveau les principes et les démarches d’une Société à laquelle le corps municipal à déjà rendu justice, pendant que vous apprécierez les délations de cette autre Société que le corps municipal a déjà déclarée calomniatrice, nous parlerons à l’opinion publique, nous lui dirons la vérité, toute la vérité, et rien que la vérité.

« Nous vous déclarons encore que, sur les refus de quelques sections, auxquelles nous avions envoyé des fonds destinés à des aumônes, refus dont quelques-uns ont été accompagnés de circonstances ou d’expressions outrageantes, si le délire pouvoit outrager, nous avons offert ces mêmes fonds à la Société philanthropique ; et que si cette Société ne pouvoit accepter le poids de cette distribution, nous suspendrons toutes distributions jusqu’à la reprise de nog séances, et que nous rendrons cettç lettre publique, ainsi que toutes nos démarches ultérieures.

« Nous sommes, etc. »

En vain les Amis de la Constitution monarchique affirmaient qu’ils avaient le « désir de bien mériter de la patrie. » Dans une lettre, du 31 janvier 1791, la Société des Jacobfns, après l’affaire de La Chapelle (24 du même mois), disait : « Le club des Amis de la Constitution monarchique, dont les principes seront toujours suspects à quiconque ne croit pas que l’attachement à la constitution puisse admettre des modifications et des réserves, et qui a donné lieu d’attaquer sa conduite par un mode de distribution qu’il lui est impossible de justifier, âvoit excité des inquiétudes. L’opinion publique, éclairée, a suffi pour les dissiper. a Dénoncé à l’Assemblçe nationale, dénoncé par presque toutes les sections de Paris, ce club est connu et surveillé, et, dès lors, il a perdu toute son importance... (1) »

. Jamais, jusqu’alors, une accusation aussi grave que celle dont les événements de La Chapelle étaient. la cause n’avait été portée contre le Club monarchique. Non seulement, pensait-on, il se -créait des adhérents en distribuant du pain ; mais il cherchait à’ irriter le peuple, pour profiter des excès qui pourraient être commis. (1) Journal de la Société des Amis de la Constitution monarchique, t. II, ir 10, (lu samedi 19 février 1791.