Page:A. Challamel.- Les Clubs contre-révolutionnaires.djvu/248

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XXVIII

Peu à peu, ce qui avait été d’abord attroupement contre la Société devint trouble réel, dans Paris, où les esprits se surexcitaient facilement.

Le 28 mars 1791, l’émeute assiégea à coups de pierres le Club monarchique ^ et il en chassa les membres. Clermont-Tonnerre fut arrêté et dut la vie à un décret de l’Assemblée nationale. Les commissaires du Club rendirent compte de l’émeute au corps municipal. Nous transcrivons la lettre plus bas. Par un coup d’autorité, le corps municipal terminait la lutte existante entre lui et le Club monarchique.

Le 28 mars 1791, en effet, à la suite de cette nouvelle émeute, le Club monarchique, qui, par une seconde tentative, s’était reconstitué rue des Petites-Écuries, fut définitivement fermé par ordre de l’autorité municipale (1), en vertu d’une ordonnance de police, et « à cause des troubles dont il était l’occasion. » Mais la lutte avec les anti-monarchistes ne cessait pas, ainsi que le montrait Carra, dans ses Annales patriotiques. Il déclarait : « Plusieurs lettres des départemens. annoncent que les monarchiens correspondans de ceux de la capitale ont pullulé en divers lieux sous le nom d’Amis du roi, de la paix, de vrais François, etc., et qu’ils ne cessent d’y ourdir des trames criminelles contre la Société des Amis de la Constitution, et contre la Constitution elle-même. Le point central de ces conspirateurs est à Paris... (2). » Le Club monarchique ne manqua pas de mettre à profit la journée du 28 mars. Après avoir été calomnié, remarquait-il, il était persécuté.

« Lettre écrite par les commissaires de la Société des Anns de la Constitution monarchique au corps municipal (29 mars 1791). ’( Messieurs,

« L’événement d’hier nous oblige à vous présenter de nouvelles observations, et à vous réitérer la demande d’un jugement qui eût prévenu cette nouvelle émeute, qui eût épargné à nos ennemis cette (1) Moniteur du 30 mars 1791, n" 90. — Correspondance de Mirabeau, par de Bacourt, t. I, p. 251.

(2) Annales patriotiques de Carra, n° 546. Du 1"’ avril 1791.