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INTRODUCTION

trèrent, trouvèrent des protecteurs puissants, malgré la loi, et purent entrevoir la réalisation de leurs espérances ajournées plus tard sous le Consulat et l’Empire, pour reparaître en 1814. On parla sans crainte dans les hôtels aristocratiques. VII

Le gouvernement lui-même servit imprudemment la réaction royaliste, en se figurant qu’il consolidait ainsi sa puissance, à l’aide de ralliés. Trompé par les apparences, il sévit à la fois, dans les premiers temps de son existence, contre les réunions républicaines ou anti-républicaines, indistinctement. Un arrêté du Directoire parut (1), quelques mois après les journées de prairial et de vendémiaire, comme pour placer les contre-révolutionnaires sur le même pied que les derniers Montagnards. Cet arrêté, le public le lut sans trop d’émotion. Yoici sa teneur :

« Le Directoire exécutif arrête ce qui suit : « Article premier. — La réunion formée dans le local connu sous les noms de Salon des Princes et de Salon des Arts^ boulevard des Italiens ;

« La réunion formée dans la maison de Sérilly^ vieille rue du Temple ;

« La réunion formée dans le palais Egalité, sous le nom de Société des Écliecs ;

« La réunion formée dans le ci-devant couvent des Génovéfains et connu sous le nom de Société du Panthéon ; « La réunion dite des Patriotes^ formée rue Traversière, numéro 804 ;

« Sont déclarées illégales et contraires à la tranquillité publique.

« Leurs emplacements respectifs seront fermés dans les vingt-quatre heures, et les scellés seront apposés sur les papiers y existant.

« Art 2. — Le théâtre dit de la nce Feydeau, et l’édifice connu sous le nom à’ Église de Saint-André des Arts, seront pareillement fermés dans les vingt-quatre heures. (1) Du 8 ventôse an IV (28 février J796).