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Page:A. Challamel.- Les Clubs contre-révolutionnaires.djvu/379

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SALON FRANÇAIS

Fondé en Avril 1790.

I

Ce club s'ouvrit en avril 1790, rue Royale, butte Saint-Roch, no 29, dans une maison appartenant à M. Vandenyver[1], banquier, qui avait loué pour neuf années cette maison à un sieur Lewal, le 26 mai 1786. Lewal sous-loua le premier étage et le second aux noirs, ou députés de la droite.

Le club était nettement aristocratique, contre-révolutionnaire. Il donna lieu, dès ses premières réunions, à des attroupements populaires et à des troubles assez sérieux. La Municipalité de Paris dut intervenir ; elle déclara que les assemblées du Salon français n'étaient point contraires aux lois, et elle prit le club sous sa protection. Les réunions continuèrent, non sans violences de la part de quelques membres. Alors le Tribunal de police fut saisi de l'affaire et fit défense au club de s'assembler, à l'avenir, dans la maison de la rue Royale. Il ne pouvait, disait-il, «être protégé que par des moyens violents.»

Le lendemain du jour où cette sentence fut notifiée, les attroupements cessèrent, le 15 mai 1790 ; malgré la dissolution officielle du Salon français, ses membres ne renoncèrent pas, eux, à se réunir. Il se transporta au Palais-Royal, puis aux Capucins, s'il faut en croire Montlosier.

Ce club eut des attaches avec le comte de Vaudreuil, qui avait émigré avec le comte d'Artois ; il envoya même une lettre au frère de Louis XVI, annonçant le prochain départ du roi. Louis XVI comptait

  1. Vandenyver était trésorier de la Société de 1789. (Voir plus bas, p. 391 et suiv.)